ENS@Etna dans la newsletter de l’École Normale Supérieure !

Un article sur le projet vient de paraître dans la newsletter de l’École Normale Supérieure. Le voici :

L’Etna, volcan européen le plus actif, situé en Sicile, une région riche en vestiges antiques ; il n’en fallait pas plus pour que les élèves de Géosciences et du DSA s’allient pour organiser un stage de terrain commun.

L’excursion des Géosciences sur l’Etna faisait presque partie intégrante du paysage du département depuis bientôt 10 ans. Organisée par l’ancien directeur Pierre Briole, toujours très actif dans la transmission des savoirs, elle avait ce côté informel, assaisonnée du goût des vacances à la sicilienne, et restera dans les mémoires de nombreux géoscientifiques (surtout la caponata).

L’Etna, un promontoire sicilien au bord de l’Ionienne et du détroit de Messine.
Les coussinets astragales lors de l’ascension du volcan, espèce endémique et diablement épineuse.

Pourtant cette année tout a changé, car le stage a été repris par les premières années. Déjà l’expédition de juillet 2018 avait vu la production d’un documentaire sur la vie autour du volcan (https://youtu.be/JVH0qs1P2vI), et celle de juillet prochain sera intégralement organisée par les élèves. Et comme c’est maintenant eux qui décident tout le programme, il n’en fallait pas plus pour s’allier à leur confrères littéraires adeptes du terrain et des bonnes descentes, et passer de stage informel à véritable séminaire d’élève trans-département.

Le stage se fera ainsi avec les interventions de doctorants français et de chercheurs locaux sur le terrain. Il faut dire que la région de Catane ne manque pas d’objets d’études géoscientifiques. Certes le volcan Etna est le plus actif d’Europe, culminant à plus de 3000m, mais celà est très loin d’être son seul point d’intérêt ! C’est également un laboratoire d’étude des risques volcaniques, car il engendre dans des régions très densément peuplées des séismes récurrents, faille les routes et pourrait même provoquer un tsunami. Sa silhouette imposante sur les bords de la mer Ionienne favorise aussi un microclimat qui se retrouve jusque dans les cultures. Ainsi en Sicile une pistache viendra presque toujours de Bronte, quand les pêches viendront de Zafferana. Que ce soit pour le volcanologue, le sismologue, le géographe voire le météorologue, l’Etna est un vrai terrain de jeu.

Le cratère de la Buocca Nuova, à plus de 3000m. En bas Catane, et 35 degrés de plus.

Et l’archéologie dans tout ça ? Elle est très loin d’être oubliée, et d’ailleurs le stage commencera par la visite d’un couvent de Catane reconstruit sur une coulée de lave. La région même de l’Etna est riche en histoire, les colons grecs ayant été très tôt attirés par des terres volcaniques, mais la plupart des sites conservés sont aujourd’hui dans les monts Hybléens plus au Sud. La région a occupé une place importante dans la colonisation grecque avec une des cités les plus puissante de Grande Grèce sur la côte, Syracuse, côtoyant et échangeant avec un arrière-pays habité par des indigènes, dont les vestiges sont encore très mal compris.

La minute Ecocampus : pour rallier Catane à plus de 2000 km de Paris, les amateurs de train savent qu’il suffit d’un seul changement à Milan par le train de nuit. Un voyage souvent moins cher que l’avion mais surtout bien moins producteur de CO2, que la plupart des participants  sont décidés à prendre pour montrer qu’on peut être scientifique qui se déplace souvent sans être dépendant de l’avion !

Parmi le staff d’organisation, on retrouve ainsi les anciens Géosciences des promos 2015 et 2016, ceux qui sont déjà allé sur le terrain, connaissent toutes les pizzerias, savent parler aux locaux, et surtout ont été initiés à la conduite sicilienne, avec ses carrefours à quatre stops ou autoroutes ne menant nulle part.

Une bande de Géos15 sauvages en train de chasser de l’obsidienne

Ensuite, les Géos 2018, les nouveaux tout frais qui ne rêvent que de découvrir ce volcan dont on leur a tant parlé, et qui ne manquent pas d’idée pour financer le voyage : souvenez-vous les pulls Etna – les fameux Swetnas – ou encore les roses de la Saint-Valentin ! Même la Direction de Études a été charmée.

Les Geos18 surmotivées lors de la journée Portes Ouvertes

Et enfin, les premières années du DSA, en master PISA ou L3, qui ont hâte de découvrir les sites archéologiques autrement que sur des livres, et surtout sont très curieux de découvrir eux aussi ce qu’est un stage de géologie. Et dans la grande tradition des syssitia du DSA ils cuisinent plein de gâteaux pour financer le voyage.

Le prof de Télédétection de Géosciences, à l’appétit encore inégalé.

Une bien belle équipée qui se prépare donc pour juillet prochain, et qui pourrait inspirer d’autres séminaires d’élèves trans-département. N’hésitez pas à les soutenir https://www.facebook.com/ENS.at.Etna.2019/

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